La proposition de rectification

Etape 1 : La proposition de rectification

La proposition de rectification est le document par lequel l’administration vous informe, après un contrôle fiscal, de son intention de vous réclamer un impôt qu’elle estime que vous n’avez pas payé. Avant l’envoi de celle-ci, l’administration opère des contrôles de votre situation via différentes procédures comme la vérification de comptabilité en ce qui concerne les entreprises ou l’examen de situation fiscale personnelle en ce qui concerne les particuliers.

La proposition de rectification ouvre la procédure de rectification contradictoire qui est une phase du contrôle fiscal au cours de laquelle des échanges écrits et parfois oraux peuvent avoir lieu entre le contribuable et l’administration.

Il est également possible, dans certaines circonstances, de saisir certaines commissions composées de professionnels, magistrats ou personnes de l’administration et qui vont donner un avis sur le montant de l’impôt que l’administration envisage de vous réclamer.

Cette phase de la procédure est importante car elle permet souvent de réduire le montant des redressements ou de négocier avec l’administration. Il est donc recommandé d’être assisté dès le début par un avocat.

Etape 2 : Les observations du contribuable

Lorsque vous recevez une proposition de rectification vous avez la possibilité de répondre à celle-ci en présentant des observations écrites à l’administration. Vous disposez d’un délai de 30 jours qui court à compter de la réception de ce document pour envoyer vos observations à l’administration (LPF, art. L.11). Il est possible de demander une extension du délai de 30 jours supplémentaires (LPF, art. L.57).

Il est important de présenter des observations dans ce délai car si vous ne présentez pas d’observations, vous serez considéré comme ayant accepté les redressements fiscaux (vous disposerez toujours de recours par la suite mais cela vous place dans une situation défavorable).

Le contenu et la rédaction de ces observations sont aussi importants pour la suite de la procédure fiscale.

Cela peut également être l’occasion de demander une régularisation dans le cas où il n’y a pas lieu de contester les redressements.

Etape 3 : La réponse aux observations du contribuable

Une fois que vous avez présenté vos observations, il faut attendre la réponse de l’administration.

L’administration n’a uniquement l’obligation de répondre aux observations dans un délai de 60 jours (LPF, art. L.57 A) si vous avez fait l’objet d’une vérification de comptabilité ou d’un examen de situation fiscale personnelle et que votre chiffre d’affaires est inférieur à :

  • 1 526 000 euros si votre entreprise a pour activité principale la vente de marchandises

  • 460 000 euros pour les entreprises ayant une autre activité

Le délai est susceptible de ne pas s’appliquer pour les holdings ou s’il existe de graves irrégularités comptables.

Si vous ne remplissez pas les conditions ci-dessus, l’administration n’a pas de délai pour répondre à vos observations mais doit répondre à celles-ci avant de vous envoyer l’avis de mise en recouvrement.

Par exemple, en cas de rehaussement en matière d’impôt sur les sociétés ou d’impôt sur le revenu, sauf cas particulier, l’administration a jusqu’au 31 décembre de la troisième année suivant la réception de la proposition de rectification pour vous envoyer l’avis de mise en recouvrement.

Si la proposition de rectification a été reçue par le contribuable le 15 décembre 2023, l’administration doit envoyer l’avis de mise en recouvrement avant le 31 décembre 2026 et devra donc répondre aux observations présentées avant cette date.

Etape 4 : Les recours hiérarchiques et les éventuelles commissions

Lorsque vous recevez la réponse à vos observations (document intitulé “Réponse aux observations du contribuable”), selon le redressement fiscal, vous avez 30 jours pour demander que votre redressement soit examiné par certaines commissions (Commission des impôts directs et des taxes sur le chiffre d’affaires, Commission de conciliation, Comité de l’abus de droit,…).

Durant ces 30 jours, vous pouvez aussi demander à rencontrer le supérieur hiérarchique de l’inspecteur ayant signé la proposition de rectification. Une fois que vous aurez rencontré celui-ci, vous aurez normalement aussi la possibilité de demander à rencontrer le supérieur hiérarchique de ce supérieur hiérarchique (aussi appelé l’interlocuteur départemental).

Etape 5 : L’avis de mise en recouvrement

Une fois toutes ces étapes franchies, l’administration fiscale a le droit de vous envoyer un avis de mise en recouvrement. Celui-ci est considéré comme la “facture fiscale” et c’est à partir de ce moment là que l’impôt est dû. Si vous souhaitez contester et ensuite saisir le juge, vous devez envoyer une réclamation contentieuse à l’administration fiscale.

Vous avez néanmoins la possibilité de demander à bénéficier d’un sursis de paiement.

Actualités en ce qui concerne la proposition de rectification

Si vous souhaitez connaître les actualités concernant la proposition de rectification et les étapes de la procédure ci-dessus, vous pouvez consulter l’onglet Actualités du cabinet.

Nous contacter

Vous avez reçu une proposition de rectification et vous souhaitez en discuter, vous pouvez nous contacter par e-mail (contact@mispelonavocat.com), en joignant de préférence la proposition de rectification, nous nous efforcerons de répondre le plus vite possible.

Exemple proposition de rectification